La declaration de guerre de l’EZLN et la lutte pour une issue politique au conflit (1993-1995).

Abstract

La période située entre 1993 et 1995 est une des plus importantes des 20 dernières années de l’histoire des peuples de Las Cañadas ; c’est le moment où se sont redéfinies les orientations et les perspectives des organisations et des courants politiques présents dans la région et où se sont exprimées plus intensément les contradictions. Après avoir vécu des moments d’énorme tension, les communautés ont vu s’éloigner les dangers d’une guerre ouverte, lorsque s’est arrêtée, dès les premiers jours du soulèvement, l’entreprise guerrière de l’EZLN qui a pris la voie, lente et difficile, de sa conversion de force militaire en force politique. Cependant, même si la violence politique extrême ne constitue plus un risque majeur, il n’en reste pas moins qu’elle a provoqué la fracture du mouvement social indigène de la région, fracture qui s’exprime, entre autres, dans les conflits provoqués par les bases sociales au sein des organisations pour les projets politiques qu’elle avait formulés. L’ARIC Union des unions s’est efforcée par répondre aux intérêts sociaux et économiques concrets des communautés indigènes, tant à l’intérieur de Las Cañadas que face aux forces politiques de l’extérieur. De leur côté, les différents secteurs de la population ont cherché à redéfinir leur relation politique avec les agents de la pastorale du diocèse. Il faut noter que la présence politique de l’Église parmi les conseillers de l’EZLN et de l’ARIC Union des unions s’est considérablement affaiblie au cours de ce processus.